Le cancer broncho-pulmonaire chez les non-fumeurs : à propos de 110 cas hospitalisés au service de pneumologie - 11/01/17

Le cancer bronchique est la première cause de décès par cancer chez l’homme, le tabagisme est le facteur de risque principal, cependant son incidence chez les non fumeurs est augmentée ces dernières années : 13 % environ des malades diagnostiqués n’ont jamais fumé. Les cancers du poumon des non-fumeurs sont le plus souvent de nature glandulaire (adénocarcinome), touchant plus volontiers des femmes et se manifestent à un âge plus avancé que chez les sujets fumeurs.

Nous avons colligé 105 cas de cancer bronchique confirmé chez lez non-fumeurs durant la période 2001–2014, représentant 13,5 % de l’ensemble des cas de carcinome bronchique. Il s’agit de 92 femmes et 18 hommes, dont la moyenne d’âge est de 54ans. Le tabagisme passif est noté chez 78 malades, l’exposition professionnelle chez 8 malades et la notion de combustion traditionnelle chez 38 patients.

L’examen clinique de nos patients montre comme symptômes cliniques : la douleur thoracique dans 68 % des cas, l’hémoptysie dans 20 % et la dyspnée dans 40 %. La radiographie du thorax objective : une opacité arrondie du sommet dans 31 % des cas, une condensation pulmonaire±rétractile dans 43 %, une opacité hilaire dans 14 % et une image excavée dans 12 %. La confirmation histologique est obtenue par la biopsie bronchique chez 43 % de nos patients, la ponction-biopsie trans-pariétale dans 32 %, le cytodiagnostic du liquide d’aspiration bronchique dans 26 % et la biopsie d’un site métastatique (adénopathie périphérique, pleurésie) dans 13 %. L’adénocarcinome est retrouvé dans 63 % des cas, le carcinome épidermoïde dans 24 %, le carcinome à petites cellules dans 8 % et le carcinome indifférencié dans 5 %. Au terme du bilan d’extension, les patients sont classés stade IIB (6 %) des cas, stade IIIA (17 %), stade IIIB (29 %) et stade IV (43 %).

Nous insistons à travers cette présentation sur la nécessité du dépistage précoce du cancer broncho-pulmonaire même chez les sujets non-fumeurs en sachant que d’autres facteurs de risques peuvent être incriminés (le tabagisme passif, la combustion traditionnelle, l’exposition professionnelle…).